
Figure anthropomorphique. Visage aux traits grotesques couronné de cornes. La terminaison des Membres supérieures en griffes et les inférieures en sabots. Du côté droit la figure présente une queue. Penis en érection. Caractère nettement sexuel.
Les nombreux labyrinthes qui caractérisent les quartiers mythiques de Lisbonne, sont aussi des lieux d’un éclectisme de cultes propagés aux différents âges de l’histoire.
La Mouraria
Renommée à travers les siècles, soit par sa majestueuse présence au sein de l’emplacement du rituel Fado, ce chant populaire et urbain autour duquel une myriade d’imaginaires peut émerger.
Soit pour avoir été un des périmètres de la ville où se concentrait une considérable population juive comme mauresque à l'écart du peuple catholique, si bien que par des moments bienheureux les trois grandes religions du livre ont su cohabiter en bonheur.
Cette fois-ci nous allons ouvrir une troisième fenêtre dans le cadre des fouilles archéologiques qui ont été faites sur le lieu exact où se trouve cette fameuse maison (sur pieds jusqu’à l’âge actuel), qui a servi de toit à la plus bouleversante figure féminine, l’humble chanteuse (fadista) Maria Severa (1820-1846).
O Fado
Chanté, musicalisé, presque dansé par un surgissement de gestes, expressions, présences flottantes, animés par des interprètes avec la vibration d’une énergie intime à la rencontre de l’espace présent en éveillant ses propres fantômes.
Peut on parler d’une espèce de triptyque concernant chanteurs, musiciens et spectateurs, navigateurs de ce Spectrum émouvant? Ou bien du miroir du Fatum (du latin = destin) d’un peuple sculpté au bord de la mer lointaine?
Á l’époque du XIXème siècle joué et chanté par la célèbre Maria Severa, personnage d’une beauté exquise aux allures gitanes-mauresques de caractère effervescent qui a su impressionner les confins du peuple comme de l’aristocratie avec sa voix somptueuse et énigmatique. Malgré ses enchantements et virtuosités, elle a vécu une vie appauvrie, entre l’art et la prostitution, voué aux chagrins d’amour envers un tel compte bourgeois (le fameux compte du Vimioso de la maison des Marialva) et à la misère forgée aux quotidien des tavernes et maisons closes de la vieille ville.
Rentrons dans cette ruelle bordée de mystères, la rue du Capelão où se situe la maison de notre histoire aux décors multiples… Sachant que par la voie de l’étymologie on l’attribuera à une certaine présence mystique (le mot Capelão = maître spirituel, chapelain…).
Une empreinte de culte superstitieux a transpercé le local:
Un moule où figure le diable a servi à reproduire l’icône de dévotion magique-païenne et réputation envoûtante, où bien le contraire (ont pratiquait également le désenvoûtement à travers la même allusion).
Nous avons découvert récemment ce rare vestige représentatif du démon appartenant au moyen âge portugais, lors de travaux de restauration de l’édifice en cause.
Difficilement attribuable au culte musulman, mais plutôt aux soupçons de sorcelleries clandestines qui cohabitaient au sein du peuple catholique, malgré les interdictions et conséquentes condamnations.
Tout en accord avec plusieurs témoins de l’histoire, au niveau des manifestations démoniaques au Portugal moyenâgeux, on constate la présence en grande nombre de démons érotisés sur des canons allégorique-figuratifs, symbolisant des conduites exorcistes. Spécialement on concède la place aux femmes en tant que victimes par excellence, allusivement au fait que le diable rentre à travers les orifices du corps…
Une découverte à couper le souffle, pour ceux qui s’intéressent au faits dans ce lieu qui a abrité ces artefacts insolites et également peut-être la présence d’un possible prêtre sorcier, et qui deviendra, bien plus tardivement, (accentué par l’esprit libéral vécu au Portugal du XIXème siècle détriment de l’antérieur absolutisme) une taverne (voir un bordel) malfamée.
Aujourd’hui, le même endroit ouvre ces portes à une maison-restaurant conviviale encore dédiée au Fado et aux plaisirs de la gastronomie portugaise, en hommage au fantôme de l’exubérante fadista Maria da Mouraria.
Lisbonne Mémoires.
I.

SOURCES:
National Geographic Portugal.
Photo archéologie: Tânia Casimiro e António Marques.
Dessin archéologie: Luisa Batalha.
Illustration mural: Nuno Saraiva.
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